Au cœur du nouveau projet Blockchain de Bank of America, propulsé par Microsoft

Microsoft a étudié en profondeur les données créées par son unité de trésorerie de 120 milliards de dollars à la recherche de cas d'utilisation réels où la blockchain pourrait réduire les coûts.

En parcourant cette mine d'informations, Marley Gray, le nouveau directeur principal du programme et ingénieur en chef de la blockchain de Microsoft, a recherché les points faibles et les processus à forte intensité de main-d'œuvre qui ajoutaient de la complexité et des erreurs aux opérations de son entreprise.

Mais le fait qu'un dirigeant comme Gray consacre du temps à une telle entreprise n'est peut-être pas surprenant.  Depuis qu'il a aidé à établir la plateforme blockchain-as-a-service de Microsoft Azure en Novembre 2015Gray a travaillé avec les partenaires de son entreprise pour trouver de nouvelles façons d'utiliser la technologie du grand livre distribué pour résoudre des problèmes du monde réel.

Mais, dans ce cas, Gray recherchait également un problème qu’il pourrait résoudre rapidement.

Gray a déclaré à CoinDesk:

« Nous voulions choisir un projet suffisamment ambitieux pour avoir de l'importance, mais suffisamment simple pour être réalisé rapidement. En un mois environ. »

L'ingénieur blockchain s'exprimait depuis la conférence financière Sibos à Genève, où il venait de faire la démonstration du prototype issu de ses recherches : une solution de lettre de crédit stand-by construite sur leEthereumblockchain avec Bank of America Merrill Lynch.

Le prototype

Les lettres de crédit sont des lettres de crédit que les banques accordent à leurs clients lorsqu'elles traitent avec de nouveaux clients qui ne les connaissent pas forcément bien. Il s'agit d'un paiement de dernier recours par lequel la banque s'engage à régler la facture si le client n'est pas en mesure de le faire.

En moyenne, Microsoft affirme utiliser environ deux lettres de crédit par semaine, mais ce chiffre augmente considérablement sur une base saisonnière, selon Gray.

Pour construire le prototype, Gray et ses ingénieurs blockchain ont d'abord travaillé aux côtés de plusieurs membres de l'équipe de Bank of America pour calculer le nombre d'étapes que les contreparties d'une transaction de lettre de crédit de secours doivent effectuer, des notes manuscrites aux appels téléphoniques et aux fax.

Au total, les deux équipes ont calculé 15 étapes qui devraient être réalisées par quatre contreparties, dont un client, un bénéficiaire et chacune des banques contreparties.

Du début à la fin, le processus de demande prend environ cinq jours ouvrables et l’équipe a identifié un taux d’erreur pouvant atteindre 50 % en raison de facteurs tels qu’une mauvaise saisie des données et une écriture illisible.

Le coût par lettre de crédit varie entre 2 500 $ et 15 000 $ selon le nombre d’erreurs.

Gray a résumé les retards actuels des transactions :

« Ces problèmes T peuvent être résolus que par téléphone, et avec le décalage horaire, on T de leurs nouvelles que le lendemain. Dans le commerce international, c'est très pénible. »

La banque sur la blockchain

Les 120 milliards de dollars de trésorerie de Microsoft sont dispersés1 000 comptes bancairesdétenu par plusieurs fournisseurs, ONE Bank of America Merrill Lynch, et Gray avait consulté la banque pour la KEEP informée de la feuille de route blockchain de son entreprise dans les mois précédant le projet.

Lors d'une conversation avec CoinDesk, Chris Bozek, directeur du commerce mondial et du Finance de la chaîne d'approvisionnement de Bank of America en Amérique du Nord, a déclaré que son équipe cherchait un moyen d' en Guides plus sur la manière dont la technologie blockchain pourrait aider sa propre entreprise et ses clients.

Pour garantir l'intégration de la preuve de concept au système existant de Bank of America, Bozek a déployé des membres de l'équipe produit CORE , de l'équipe Technologies et de l'équipe opérationnelle de Microsoft pour valider chacun des processus codés.

« Chaque étape du processus est importante lorsque nous réalisons une preuve de concept », a déclaré Bozek, « car nous pouvons voir les points de connexion avec l'entreprise au sens large. »

Construit sur une installation privée multi-nœuds de la blockchain Ethereum , le prototype simplifie le processus de lettre de mise en attente pour le crédit, le faisant passer de 15 à quatre étapes. Avec un taux d'erreur de 0 %, il réduit le délai de cinq jours à cinq à dix minutes, selon les chiffres de Gray.

Les avantages d’une telle rationalisation incluent non seulement le fait d’aider Microsoft et Bank of America à gagner du temps en réduisant les erreurs, mais aussi d’accroître la transparence, ce qui se traduit par un moyen plus efficace de gérer les FLOW de trésorerie et le fonds de roulement, selon Bozek.

Bien que le prototype présenté à CoinDesk plus tôt cette semaine montre que « la plomberie fonctionne », comme l'a dit Bozek, il a ajouté que cela ne fait qu'« effleurer la surface » de la façon dont il peut être utilisé.

Il a conclu :

« Maintenant que nous avons compris cela, nous passons à des produits plus complexes. »

Au-delà de la plomberie

L’étape suivante consiste à créer un projet pilote fonctionnant parallèlement à l’application analogique existante, avec la participation d’autres contreparties et de nouveaux partenaires.

Actuellement, le modèle économique n’a pas encore été déterminé.

Mais Marley a déclaré à CoinDesk qu'il était peu probable que Microsoft cherche à s'approprier la technologie. « Nous la confierons probablement à un consortium existant et lui dirons : "Voilà, c'est parti !" », a-t-il déclaré.

Au fil du temps, Gray s'attend à ajouter de nouvelles fonctionnalités de MicrosoftProjet Bletchley, y compris la gestion des identités, l'intégration avec Azure Active Directory, un service d'identité blockchain, la gestion des clés et les services de données tels que les tableaux de bord d'analyse de données.

Parmi les autres applications que la « plomberie » de la lettre de crédit de secours pourrait être en mesure de servir, on trouve les lettres de crédit commerciales et d’autres produits de financement commercial encore plus complexes qui impliquent de nombreuses contreparties.

« Mais la valeur ou la promesse des blockchains est que la valeur du réseau lui-même augmente à chaque contrepartie que vous ajoutez », a déclaré Gray.

Au cours de tests côte à côte, son équipe a ajouté des contreparties supplémentaires au processus de demande de crédit pour voir ce qui arrivait à l'efficacité du système.

Alors que le nombre d'étapes dans le processus analogique est passé à plus de 15, « la ligne de la blockchain est restée plate », a-t-il déclaré.

Gray conclut :

« Cela a en quelque sorte confirmé notre point de vue : la valeur NEAR exponentielle du réseau par rapport au nombre de contreparties. C’était une expérience intéressante pour nous, qui nous a permis de déterminer si la promesse était réelle. »

Image via Michael del Castillo pour CoinDesk